Tuesday, October 28, 2025

Le Canada comme 51e État des États-Unis : des réponses à vos questions

 

Le Canada comme 51e État des États-Unis : des réponses à vos questions

  

Alors qu'Ottawa a obtenu un mois de sursis sur les tarifs douaniers, le président des États-Unis, Donald Trump, a réitéré son appel à faire du Canada le « 51e État » américain. Est-il sérieux et pourrait-ce réellement arriver? 

 

 TRANSCRIPT 

Vous avez été très nombreux à nous écrire pour nous demander
si Donald Trump était sérieux avec son idée d'annexer
le Canada. Pour vous répondre : Julien Tourreille, chercheur
à la chaire Raoul-Dandurand.
D'abord Julien, pourquoi est-ce que le Canada intéresse autant
Trump?
- Peut-être pour les richesses, autant en termes de ressources
naturelles que de populations aux yeux de Donald Trump il faut
être très clair. Même si théoriquement il y aurait des
possibilités que le Canada devienne parti des États-Unis
c'est très peu probable. Donald Trump le reconnaît lui-même.
Il y a trois possibilités pour qu'un nouvel état se joint aux
États-Unis : la manière forte, la conquête militaire comme on
l'a vu au XIXe siècle au terme de la guerre contre le Mexique
en 1846, c'est assez exclu Donald Trump avait d'ailleurs
exclu la conquête militaire.
L'autre possibilité c'est un achat pur et simple comme le
Canada avait acheté la Louisiane, malheureusement le
Canada n'est pas à vendre.
La troisième possibilité ça prévoit un mécanisme d'adhésion
sur une base volontaire. Il faudrait imaginer que la
population canadienne manifeste son intérêt d'adhérer et un
processus serait validé par le congrès des États-Unis par le
biais de l'adoption d'une loi.
C'est le processus que les portoricains cherchent à mettre
en oeuvre, une majorité de 57 % voulait devenir un état, sauf
qu'à Washington, les politiciens ne veulent pas de cette
perspective parce que ce serait un chambardement des équilibres
politiques.
- On n'y va avec les questions
des publics.
- Je les disais début janvier lorsqu'il a fait une conférence
de presse on lui a posé la question : envisagez-vous la
manière forte pour annexer le Canada? Il a exclu et il préfère
selon lui la pression économique. On n'en est pas
rendu la, mais c'est vrai qu'on peut avoir quand même une
inquiétude lorsque dans ses propos Donald Trump explique que
l'économie canadienne n'est pas viable si elle n'est pas accès
au marché américain. Ça ressemble à cette négation de
l'existence de la souveraineté du Canada comme Vladimir Poutine
à l'endroit de l'Ukraine.
- Ça pourrait, on sait que dans le cas des feux de forêt en
Californie Donald Trump a évoqué cette idée que le Canada était
riche en eau et on devrait aller chercher cette eau, c'est un peu
plus compliqué que ça.
Ne serait-ce qu'il faudrait bâtir des infrastructures pour
amener l'eau du territoire canadien vers des territoires
américains qui en ont besoin, la Californie, l'Arizona et
beaucoup d'ingénieurs estiment qu'on s'engagerait dans une
entreprise totalement
impossible.
Pas grand-chose. En particulier pour le G7. C'est un club à
vocation économique et on n'a pas le sentiment que de ce côté
il y aurait grand-chose à faire.
Du côté de l'OTAN on pourrait imaginer que si les États-Unis
agressent un pays membre en utilisant la force militaire ce
qui est le cas du Canada, la solidarité rentrerait en ligne
de compte mais ce serait compliqué parce que les États-
Unis sonla pipale puissance au sein de
l'organisation. On serait dans un monde très différent,
une telle perspective, les pays membres de l'OTAN n'auraient pas
vraiment le choix.
Donald Trump a raison sur certains points, c'est vrai que
le Canada et les Canadiens s'intégreraient dans une
économie florissante, dynamique et prospère. Il n'y aurait pas
de tarif on bénéficierait du parapluie militaire américain et
opéraient moins d'impôts au niveau fédéral. Au niveau des
états fédérés, ce serait très différent mais il y aurait des
contreparties assez coûteuses à ça par exemple en termes d'État-
providence. On sait que les américains sont moins soucieux
en termes de congé parental, d'accès au système de santé,
opéraient moins d'impôts mais on a vraiment des services il y a
des questions de société qui poserait des problèmes, par
exemple la question de l'avortement, de la place des
armes à feu et la question du français, le français ne serait
pas protégé si le Canada faisait parti des États-Unis parce qu'on
rappellera que la constitution américaine n'est prévoit pas de
langue officielle aux États- Unis, même si l'anglais
prédomine.
- Ce n'est pas qu'économique.
Socialement, politiquement, ce serait une complète
transformation.
Ça dépend si le Canada rentrerait dans une intégralité
en un seul morceau ou à subdiviser en territoire et en
province qui serait beaucoup plus compliqué et je pense qu'il
n'a pas ça l'esprit.
Le Canada en entier il faut avoir l'esprit que la Californie
est à peu près le même en nombre d'habitants et la Californie à
52 représentants à Washington.
On pourrait imaginer que le Canada est à peu près le même
nombre de représentants en fonction du poids démographique.
Il faudrait revoir le nombre de représentants à la chambre
Washington, on imagine mal avec 40 millions d'habitants aurait
dispatché tout ça ce serait très compliqué. D'un autre côté il y
aurait deux sénateurs, le Canada entrerait comme étant unique
mais ça bouleverserait les élites politiques parce que on
le constate au congrès, les républicains ont une majorité
très ténue et ils sont opposés à l'entrée de portoricains parce
qu'il craint que ça favorise le Parti démocrate, imaginons si le
Canada devrait rentrer.
- Si le Canada était là, les Canadiens étaient favorables à
Kamala Harris beaucoup plus qu'à Donald Trump. Les grands
électeurs canadiens seraient allés vers Kamala Harris.
Qui n'aurait pas été élu.
- Il faudrait refaire un calcul, mais ce serait beaucoup plus
difficile pour les républicains
d'exercer le pouvoir.
Non, je ne pense pas. C'est une stratégie qui est assez
ancienne. Cette préoccupation sur la sécurisation de la
frontière est assez constant du côté américain, que l'on soit
républicain ou démocrate. On l'avait vu le 11 septembre 2001,
le Canada avait dû considérablement rassurer les
États-Unis sur cette question et on le encore aujourd'hui. On est
un peu dans la mise en scène, la théâtralité la sécurisation
de la frontière pour s'acheter du crédit. Les Américains
devraient investir eux-mêmes dans leur sécurisation des
frontières. Il n'y a que 2000 agents des douanes
à la frontière entre le Canada et les États-Unis
du côté américain. Ils sont environ 17 000
au sud, à la frontière avec le Mexique.

 
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