..that day
.
- Bonjour.
- Joyeux anniversaire, c'était
en fin de semaine.
- Ah, c'était samedi.
- 91 ans.
- 91 ans.
- Vous l'avez dit,
donc on peut le dire.
JEAN CHRÉTIEN, premier ministre
du Canada (1993-2003)
- Oui, bien écoutez, à notre
âge, il n'y a pas de gêne. Non,
j'ai 91 ans, mais je suis en
bonne santé, je fais encore des
sports, je viens ici au bureau
trois fois par semaine.
Et puis, bien, je m'occupe
et puis ça va bien.
- Et vous êtes préoccupé par nos
relations avec les Américains.
Avez-vous déjà connu des menaces
comme ça, vous ? Est-ce qu'il y
a des précédents dans l'histoire
canadienne?
- Bien, il y en a eu.
Évidemment dans l'affaire quand
j'ai dit non à la guerre en
Irak. Il faut se rappeler,
Bush avait dit : "Vous êtes nos
ennemis ou vous êtes contre
nous autres". Puis j'ai dit
non pareil. Évidemment, il était
très correct de ce côté-là,
parce qu'il m'a dit :
"Vous nous aviez prévenus.
On ne vous avait pas crus,
mais là, on réalise que vous
étiez sérieux. Ça fait depuis
1968 que je fais affaire avec
les Américains. J'étais le
ministre du Nord et on avait
toujours des petits problèmes
avec l'Alaska ou
le développement des routes et
tout ça. Alors, il ne faut pas
s'énerver plus qu'il faut.
- Mais cette menace-là,
vous dites dans votre lettre
quand même, qu'elle est
sérieuse. Vous dites que
c'est sans précédent de dire...
- C'est parce que c'est
un caractère, le président
des États-Unis, qui est
imprévisible. Et si vous lisez
les livres d'histoire,
il y a des gens comme ça
qui sont montés haut et
qui ont créé bien du trouble.
Alors c'est mieux de le prendre
au sérieux. Mais d'un autre
côté, notre dossier, je trouve
que les premiers ministres
font bien de parler
aux gouverneurs et tout ça.
Pourquoi? Parce que la plupart
d'entre eux, on est leur plus
gros client. Et s'il impose
des douanes, c'est pas nous
qui va les payer les douanes,
c'est les Américains qui vont
les payer, les douanes.
Et puis je pense que le tiers
de la nourriture des États-Unis
vient du Mexique et du Canada.
Fait que ça va être bon pour
l'inflation dans les épiceries
et puis s'il nous déplaît trop,
d'un coup qu'on décidait de ne
plus aller en Floride en hiver!
C'est beau, la belle neige
en hiver au Canada le mois de
janvier, vous voyez ça
aujourd'hui? Alors, au lieu
d'aller se faire brûler sur
les plages, on pourrait rester
au Canada et faire du ski
de fond, on serait
en meilleure santé.
On leur vend de l'électricité,
du gaz naturel, le pétrole.
Et le pétrole qu'ils achètent
de nous, c'est un spécial.
Ils le raffinent et
ils revendent à profit. Alors...
- Qu'est-ce qui leur ferait
le plus mal, selon vous,
comme réponse? Qu'est-ce
qu'on doit préparer
pour éventuellement
être plus robuste?
- C'est-à-dire de s'assurer,
comme on le fait, que
les Américains sont au courant
des conséquences. Et puis...
évidemment, ils ont voté pour
Trump pour avoir, apparemment,
des réductions, ils vont payer
moins de taxes, dit-il.
Bien, ils sont en train
de le faire. S'il n'arrête pas
ses folies, bien,
le "stock market" comme on dit
en français, va s'écraser et
évidemment, les riches vont
payer beaucoup moins de taxes
parce qu'ils vont faire beaucoup
moins de profits. Alors écoutez,
t'sais, veux dire, tout ça
va se tasser avec la réalité.
Seulement, il faut être capable
de montrer qu'on se fera pas
bousculer plus que nécessaire.
- Vous avez dit de votre
lettre : "d'un vieux bonhomme un
autre."
- Bien oui.
- J'ai l'impression vous auriez
envie de lui dire quelque chose,
de lui parler, de lui répondre.
- Bien, je fais des blagues
des fois aux gens qui me disent
que je devrais revenir.
Bien oui, je suis en meilleure
santé que Biden et je pense
que j'ai un peu plus
de jugement que Trump.
Alors... alors c'est une blague,
mais écoutez, il ne faut
pas s'énerver. Il faut se tenir
debout et il respecte ça.
- Vous dites : "Il ne faut pas
s'énerver." Mais dans votre
lettre, vous dites qu'on joue
trop sur la défensive donc
c'est ce que vous dites;
il faut préparer l'offensive.
- Bien c'est sûr que
si l'État de New York
ne reçoit pas d'électricité
d'Hydro-Québec, j'ai fait
une blague hier, j'ai dit :
Trump sera obligé de monter
à pied dans la Trump Tower
à New York, avec une chandelle!
Ça ne sera pas bien drôle.
Écoutez, il y a beaucoup de gens
au Québec et au Canada qui
disent qu'on vend trop
d'électricité aux États-Unis,
qu'on devrait la garder
pour nous pour attirer les gens
qui ont besoin d'énergie verte.
Alors... Ce serait grave si
on... Vous voulez jouer comme
ça? Bien, plus de contrat.
Ou bien non on impose une taxe à
l'exportation. On ferait de
l'argent. Et vous savez,
à New York, ils paieraient le
prix, ils n'ont pas le choix.
Ils ne peuvent pas faire
venir un bateau d'électricité.
Ça ne marche pas de même.
- Danielle Smith est allée voir
Trump. Elle, elle veut continuer
à vendre son pétrole.
Comment vous jugez l'opération
politique au Canada? Chacun
y va de son bord, on dirait.
- Bien, c'est pas...
c'est pas... rien de méchant.
Moi, allet me faire traiter de
la façon dont il traite ses
invités, assieds-toi avec l'un,
on va manger un hot-dog
ensemble, ce n'est pas la façon
de recevoir un chef d'État.
Et ce n'est pas...
je ne le ferais pas. Ce n'est
pas nécessaire.
- Vous ne seriez pas allé?
Monsieur Trudeau est allé...
- Ça serait mieux d'aller voir
les gens du Texas, et de leur
dire : Très bien. Les gens du
Texas veulent qu'on bâtisse
un pipeline. On est d'accord
d'ailleurs, entre l'Alberta et
le Texas pour en acheter encore
plus de pétrole de nous autres,
vous savez. Et ça a été bloqué
par Biden. Et là, Trump dit
qu'il va le permettre.
C'est parce qu'ils en ont
besoin. Ils ne bâtiraient pas
un pipeline juste pour nous
faire plaisir. Et c'est...
Écoutez, ils ont besoin de nous
et on a besoin d'eux.
- Je vais revenir, vous dites :
moi, je ne serais pas allé
manger hot-dog ou un pain de
viande à Mar-a-Lago.
- Bien, écoutez...
- Non, non, mais c'est une
blague, mais est-ce que...
- Bien non, mais il n'a même pas
reçu le premier ministre
cinq minutes dans son bureau.
- Donc vous ne seriez pas allé,
vous?
- Non! Non! Non, parce que
quand on est un chef d'État,
on est un chef d'État.
Ce n'est pas... j'aurais aimé ça
m'asseoir avec lui et
si ça avait été trop plate,
j'aurais pu lui parler de golf.
Mais...
- Vous auriez pu
le battre au golf.
- Pas dans le moment.
- Donc c'est important, ce que
vous dites. Mais j'en reviens
à la question que les gens
se posent, que les Canadiens
se posent, Monsieur Chrétien.
Là, on est en pleine campagne au
leadership au Parti libéral du
Canada. Est-ce qu'on n'est pas
dans une position de faiblesse
incroyable?
- Écoutez, le pays,
c'est le pays. Il y a
toutes sortes de gouvernements
à travers le monde qui ont
des gouvernements très
instables. Le premier ministre
a parlé à deux ou trois fois
déjà sur les réseaux américains.
Il est premier ministre
légitime jusqu'au dernier
jour de son mandat. Il l'est.
On a un premier ministre.
Et il parle.
- Mais il n'est pas affaibli
beaucoup?
- Bien, il parle au nom
du Canada. Le personnage, il ne
parle pas en son nom personnel
seulement. C'est le pays
qui parle quand
le premier ministre parle.
- Oui, mais Monsieur Trump
le ridiculise.
- Bien, il ridiculise
tout le monde alors
c'est quasiment un compliment
quand il vous attaque.
Il a menti 13 000 quelques cents
fois pendant son dernier mandat.
Et là, il a un candidat libéral
qui a fait une petite anicroche
en fin de semaine, Mme Clark,
puis là, tout le monde est parti
en peur pour un! Lui, il en
avait 10 par jour quand
c'était pas 20.
- OK. Monsieur Chrétien,
vous parlez de Mme Clark qui
veut être candidate peut-être
au leadership. Est-ce que
c'était une bonne idée
d'organiser maintenant
une course jusqu'au 9 mars?
Le caucus n'aurait pas pu nommer
quelqu'un d'urgence pour
faire face à M. Trump?
- Non, non. Écoutez, deux mois,
les gens ont le temps
d'y penser. Ils vont
passer à la télévision.
Et les gens qui sont membres du
parti ou ceux qui vont
le devenir, bien, vont voter
et va sortir quelqu'un
qui va gagner. Et puis, bien,
il va avoir le prestige
d'avoir gagné une convention.
Et t'sais, quand on est nommé...
moi, j'étais en faveur
d'une convention.
- Qui est le mieux placé
pour faire face à Trump
dans les candidats?
- Le chef du Parti libéral du
Canada.
- Est-ce que vous encouragez
le plus de monde à participer
à la course? François-Philippe
Champagne qui vient
de chez vous.
- Bien, il serait très bon.
C'est un choix personnel à faire
et je ne sais pas ce qu'il va
faire, mais il y a beaucoup
de gens qui disent que
c'est parce qu'il est Français.
Évidemment, j'ai eu le problème
quand je me suis présenté
contre Turner. Et puis les gens
me disaient : Ah, tu serais
très bon, Jean, mais c'est
le tour d'un Anglais.
Alors j'ai perdu. Puis là, après
la convention, bien je faisais
la blague suivante :
Ils avaient le choix entre
le meilleur et l'Anglais et
ils ont pris l'Anglais. Alors...
- Et que M. Trudeau
ait attendu aussi longtemps
pour démissionner, est-ce que ça
n'a pas affaibli Canada et
la position de force du Canada?
- Bien, ça, écoutez, peut-être
qu'il aurait dû démissionner
plus vite. Moi, j'ai quitté
après trois termes et pas parce
que j'étais en difficulté,
j'avais 60 % d'approbation
et 59 % d'intention de voter
de mon bord. Seulement,
j'étais fatigué. 40 ans...
- OK. Donc il aurait dû
démissionner plus tôt,
vous dites.
- Dans les circonstances,
c'est évident. Mais ça, c'est
très personnel et je suis sûr
que ça devait... que tous les
gens alentour de lui devaient
lui dire de ne pas démissionner.
Moi, j'avais décidé de ne pas
faire plus que deux termes.
Il y en a un qui avait été
impoli à la convention
et Aline a dit :
"4 more years!" Alors...
- M. Chrétien, vous dites
qu'il faut que le Canada
organise des réunions
internationales au plus vite.
Il faut être à l'offensive avec
le Danemark, Panama, l'Europe.
Ça, vous voudriez voir
donc plus d'action.
- Bien, on a une occasion,
comme je l'ai dit au G7 à
Kananaskis au mois de juin.
On a une occasion. Il faut...
Ce n'est pas tout le monde qui
sait qu'il y a ce discours-là.
Évidemment, quand il attaque
le premier ministre du Canada,
ce n'est pas des nouvelles
en Angleterre ni en France
ni en Italie. Il ne faut pas
se prendre pour d'autres.
C'est ici. Alors mais là,
soudainement, les Européens se
sont réveillés. Trump ne savait
pas que le Groenland faisait
partie de l'Europe. Imagine-toi!
Et là, bien s'il attaque
le Groenland, il déclare
la guerre contre nous autres
puis on a signé l'OTAN,
la clause cinq de l'OTAN,
si l'un de nos collègues est
attaqué, on est obligé d'aller
se battre contre eux autres.
C'est ça. Alors ça n'arrivera
pas. Comprends-tu?
Truman a essayé d'acheter
le Groenland en 1947. OK?
- Mais vous dites,
Monsieur Chrétien,
pour l'Arctique, pour certains
dossiers, il faut que
le Canada...
- Regardez, l'Arctique.
C'est une opportunité
extraordinaire. Nous, on dit
que le passage des Territoires
du Nord-Ouest, c'est canadien.
- Mais les Américains
ne reconnaissent pas que
c'est des eaux canadiennes.
- Bien non, mais s'ils disaient
que c'est des eaux canadiennes,
ils seraient en sécurité. Là,
il y avait celui...
le secrétaire à la sécurité,
je l'ai entendu à la télévision
la semaine dernière, il parlait
que les Chinois sont en train
de développer des brise-glaces
et tout ça. Bien... Il y a rien
qu'à dire que c'est des eaux
canadiennes. Vous avez vu,
les Russes il y a quelques
années, ils laissaient
tomber des drapeaux au fond
pour montrer que c'était
vraiment un territoire russe.
Alors c'est sûr que si les
Américains disent que c'est
international, qu'ils ne se
plaignent pas que les Chinois
veulent y aller! Alors
la logique, c'est qu'ils fassent
avec nous un accord comme
NORAD et on va gérer ça à deux.
Et c'est une opportunité pour
eux de se garantir.
Probablement qu'il n'y a
personne qui a pensé à ça.
- Monsieur Chrétien, vous avez
dit que c'est une menace
existentielle, pareil, là,
qu'un président américain
insulte, n'arrête pas de dire
"51e État". La dernière menace
existentielle, c'était
le référendum de 95?
- Bien oui. J'en ai vécu
deux déjà. C'est moi qui étais
en charge pour Trudeau
du premier référendum,
vous vous rappelez?
Et le deuxième. Et là, il y en a
un troisième, mais on s'en est
toujours bien sorti.
- Donc quand vous voyez
l'avenir, comment vous voyez...
- Bien moi, je pense... écoutez,
tout le monde... moi, je suis
un optimiste par nature
et puis je pense qu'on est
un pays exceptionnel.
Encore dernièrement, j'ai lu
un "survey" à travers le monde
où on demandait : Si vous aviez
à refaire votre vie, où
aimeriez-vous aller?
Et le Canada était le numéro
un encore. Vous savez,
nos supposées misères, là,
pour les autres, c'est pas mal
des avantages. Alors moi,
je pense qu'on va s'en sortir,
mais il faut... le pays
n'a jamais été aussi uni
que présentement. Tout le monde
veut qu'on demeure indépendant,
même le Bloc.
J'étais donc content
de les avoir de mon bord
une fois dans ma vie!
(rires de Patrice)
- Oui, mais eux se disent que
le projet souverainiste à Québec
a le vent dans les voiles aussi.
- Ah bien, ça, ils l'ont
toujours, le vent dans
les voiles mais soudainement,
ça vire de bord. Et puis bien,
ils ont toujours... vous savez,
les gens... ça fait une plus
belle histoire. Ça a l'air...
quand tu dis que tu veux garder
le Canada ensemble, c'est
moins excitant. Mais seulement,
s'ils posaient une question
honnête, pas compliquée :
Voulez-vous faire un deal basé
sur le deal de deux gars qui ont
fait des deals et tout ça?
Ce n'est pas bien, bien honnête.
Demandez donc clairement!
Ce n'est pas une maladie
honteuse de vouloir se séparer.
Et c'est clair qu'on a le droit
d'avoir des débats là-dessus.
- Monsieur Chrétien, vous avez
M. Trump devant vous,
vous lui dites quoi, là?
- Comment il a scoré au golf
d'hier. Je serais pas sûr
qu'on pourrait peut-être
avoir la vérité.
- Mais vous auriez le goût
de prendre les gants de boxe.
Ça, on le sent, là.
- Ah bien, c'est des choses
que j'adore, mais mon temps
est passé. Mais non,
je suis content parce que
j'ai eu une réception
extraordinaire. Dimanche,
j'ai été... samedi, plutôt.
Je me suis levé en robe
de chambre à 7 h 30 puis
j'ai été capable de m'habiller
à 16 h parce que j'ai été
au téléphone toute la journée.
Et puis les gens étaient
contents. Et bien, j'étais
un peu surpris, mais heureux
d'avoir un peu d'influence,
et d'avoir réveillé du monde.
Les gens étaient inquiets et
ils ont raison d'être inquiets.
Un gars comme...
un personnage comme ça,
il n'y en a pas souvent.
Et les Américains
ont voté pour lui.
- Pourquoi, Monsieur Chrétien,
il faut garder le Canada?
Pourquoi cette idée du 51e...
parce qu'il y a 30 % des gens
dans l'Ouest qui sont plutôt
d'accord de devenir Américains.
Pourquoi il faut rester
Canadiens?
- Parce qu'on a des valeurs.
Parce qu'on a un service
de santé qui ne va pas toujours
à la perfection, mais bien mieux
qu'aux États-Unis. Parce qu'on
est beaucoup plus tolérants,
on est plus généreux,
on partage. Les paiements
de péréquation, on rebâtit
les Maritimes et tout ça. On vit
avec deux langues officielles.
Ça nous donne une sympathie
différente. On est...
Pourquoi les gens veulent
venir ici? Parce qu'on a bâti
une société qui est unique
au monde. Et on a des problèmes,
on aura toujours des problèmes.
Dans la vie publique,
pour boucher un trou,
on en creuses deux autres.
Fait qu'on pelte tout le temps.
Et c'est ça qui est la réalité.
Mais le résultat est
exceptionnel. Et pour moi,
j'en suis fier et quand j'étais
premier ministre et je revenais
d'une conférence internationale
et je mettais le pied au Canada,
je me disais... À moi, là,
je me disais : Chrétien, tu as
la job la plus facile de tous
ces gars-là alentour du globe.
Et c'est vrai!
- Et vous dites : Il faut aussi
se rappeler que la division
et la partisannerie extrême,
il faut faire attention
derrière nous, au parlement
que les dérapages...
- Oh, bien le danger
qui guette le Canada,
c'est qu'on peut tomber dans
la maladie des, admettons,
des extrêmes. Quand on est dans
un extrême, c'est la doctrine
qui prévaut, ce n'est pas
le résultat nécessairement
et on ne raisonne plus.
PIERRE POILIEVRE,
chef du Parti conservateur
- J'ai beaucoup de respect
pour Monsieur Chrétien
et je pense qu'il était toujours
un défenseur du Canada.
- Monsieur Chrétien,
M. Poilievre... l'arrivée
de M. Poilievre, vous voyez ça
comment?
- Bien, c'est un politicien.
Même lui m'a appelé hier.
- Bon!
- Harper m'a envoyé un message
de félicitations.
- Bon, vous faites le lien.
- Bien, M. Trudeau m'a téléphoné
aussi. Et c'est ça, bien,
je suis content. Et quelqu'un
m'a dit : Vous êtes
le grand-père de la nation.
Ah, vraiment? Bien non,
je suis l'arrière-grand-père.
J'ai 9 arrières-petits-fils
déjà. Mais écoutez,
j'ai une conviction. Je respecte
ceux qui ne partagent pas
mon opinion, mais
le résultat est là.
Et quand on dit que ça va mal,
ça me fait sourire. On a
la dette per capita la plus
faible du G7. On a le déficit
le plus faible du G7. On est
rendu avec l'inflation en bas
de 2 %. Le problème du chômage,
c'est qu'on manque
de main-d'oeuvre dans bien
des domaines. Vous savez,
j'ai passé ma vie à parler
de la création d'emplois.
Alors on n'est pas
dans la misère, mais il y a
des problèmes partout dans
le monde. Mais regardez
le progrès qu'on a fait.
- Vous dites aux gens
de la classe politique :
Réveillez-vous un peu aussi.
- Bien...
- Mettez un peu le couteau
entre les dents un peu...
- Bien écoutez, écoutez,
c'était peut-être un mot...
je voulais... Écoutez,
j'ai dit que je pensais.
- Vous n'arrêterez pas
à votre âge.
- Bien, je l'ai toujours fait.
J'ai eu bien des marques
sur le corps à cause de ça.
- M. Chrétien, merci
de nous avoir accueillis dans
votre bureau encore une fois.
- Je t'en ai donné plus que
prévu...
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