Le gouvernement Trudeau et l'incapacité de livrer
ANALYSE –
Il était un temps, au début du mandat du gouvernement Trudeau, où le
mot à la mode était « deliverability » ou, en français la
« productibilité », qu'on pourrait définir par la capacité de livrer que
ce soit une promesse électorale ou un programme gouvernemental.
À
la retraite d’été du Cabinet, en août 2016, on avait même fait venir le
gourou mondial de la productibilité, sir Michael Barber, qui avait averti le gouvernement que le plus difficile était à venir.
Comme toutes les notions à la mode, la productibilité finit par ne plus être aussi attrayante après un temps. Mais force est de constater que, depuis quelques mois et particulièrement ces dernières semaines, le gouvernement Trudeau a un sacré problème avec sa capacité de livrer des politiques cohérentes et susceptibles de bien fonctionner.
Bref, il ne suffit pas d’avoir une grande idée politique, il faut voir venir d’avance les critiques, puisque le diable est, comme toujours, dans les détails.
On a déjà vu le fiasco de la politique culturelle où la commande politique de ne pas imposer une supposée « taxe Netlfix » est venue enlever sa crédibilité à l’ensemble, même si la ministre du Patrimoine canadien Mélanie Joly ne semble toujours pas voir le problème.
C’est un peu l’inverse dans le dossier de la légalisation de la marijuana.
Actuellement, les actions du gouvernement viennent nuire à son objectif de sortir le crime organisé du commerce du cannabis et d’enrayer le marché noir.
À la conférence des premiers ministres tenue cette semaine, le gouvernement Trudeau a proposé une taxe d’accise de 1 $ le gramme, dont les profits seraient divisés moitié-moitié entre Ottawa et les provinces.
Mais, comme le faisait remarquer le premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard Wade MacLauchlan, le prix au marché noir dans sa province est de 6 $ le gramme et une taxe de 1 $ va contribuer à rendre le pot légal hors de prix.
Les provinces, il ne faut pas l’oublier, devront payer pour des magasins ayant pignon sur rue et des employés qu’on devra payer.
Voici un cas, donc, où une nouvelle idée du gouvernement Trudeau nuira à son objectif ultime.
L'équité fiscal
Les ennuis avec la capacité de livrer du gouvernement ne s’arrêtent pas là.
Le ministre des Finances, Bill Morneau, a toutes les difficultés du monde avec un projet de réforme qui visait le louable but de renforcer l’équité fiscale. Pas nécessaire de rappeler ici que l’équité fiscale est précisément ce qui a coulé la politique de Mme Joly.
Très vite, on s’est rendu compte que ce n’était pas une réforme qui visait seulement le groupe des 1 % les plus riches, mais que certains des impacts touchaient directement la classe moyenne, comme la capacité pour un petit entrepreneur de mettre un peu d’argent de côté pour les mauvais jours ou celle des fermiers de partager leurs revenus avec les membres de leur famille.
Ainsi, un peu partout, depuis quelques semaines, on voit le gouvernement qui peine à donner des résultats, après des mois de grands et de beaux discours.
Personne ne doutera que le dossier autochtone est une authentique et sincère priorité pour le gouvernement. Sauf que c’est aussi celui où la productibilité manque le plus.
Que ce soit l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, qui n’en finit plus d’avoir des difficultés de départ, ou le ministère des Affaires autochtones et du Nord lui-même, qu’on essaie maintenant de scinder en deux pour tenter d’obtenir des résultats.
Encore une fois, le gouvernement Trudeau n’est pas le premier à essayer de faire avancer le dossier autochtone et nul ne doute de sa bonne volonté. Mais sa capacité de livrer n’est guère meilleure que celle de ses prédécesseurs jusqu’à maintenant.
La même chose est vraie en matière d’environnement. Il y a quelques jours à peine, la commissaire à l’environnement et au développement durable, dans son rapport, disait que le gouvernement devait arrêter de faire des discours et commencer à agir et que même entre les ministères fédéraux, la coordination était déficiente.
Avec le résultat que le Canada n’est pas en voie d’atteindre ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre, objectifs qui avaient été fixés par le gouvernement de M. Harper!
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça commence à faire beaucoup de dossiers où le gouvernement a du mal à tenir ses promesses.
Plus simplement, on pourrait dire qu’il a du mal à gouverner.
Comme toutes les notions à la mode, la productibilité finit par ne plus être aussi attrayante après un temps. Mais force est de constater que, depuis quelques mois et particulièrement ces dernières semaines, le gouvernement Trudeau a un sacré problème avec sa capacité de livrer des politiques cohérentes et susceptibles de bien fonctionner.
Bref, il ne suffit pas d’avoir une grande idée politique, il faut voir venir d’avance les critiques, puisque le diable est, comme toujours, dans les détails.
On a déjà vu le fiasco de la politique culturelle où la commande politique de ne pas imposer une supposée « taxe Netlfix » est venue enlever sa crédibilité à l’ensemble, même si la ministre du Patrimoine canadien Mélanie Joly ne semble toujours pas voir le problème.
C’est un peu l’inverse dans le dossier de la légalisation de la marijuana.
Actuellement, les actions du gouvernement viennent nuire à son objectif de sortir le crime organisé du commerce du cannabis et d’enrayer le marché noir.
À la conférence des premiers ministres tenue cette semaine, le gouvernement Trudeau a proposé une taxe d’accise de 1 $ le gramme, dont les profits seraient divisés moitié-moitié entre Ottawa et les provinces.
Mais, comme le faisait remarquer le premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard Wade MacLauchlan, le prix au marché noir dans sa province est de 6 $ le gramme et une taxe de 1 $ va contribuer à rendre le pot légal hors de prix.
Les provinces, il ne faut pas l’oublier, devront payer pour des magasins ayant pignon sur rue et des employés qu’on devra payer.
Voici un cas, donc, où une nouvelle idée du gouvernement Trudeau nuira à son objectif ultime.
L'équité fiscal
Les ennuis avec la capacité de livrer du gouvernement ne s’arrêtent pas là.
Le ministre des Finances, Bill Morneau, a toutes les difficultés du monde avec un projet de réforme qui visait le louable but de renforcer l’équité fiscale. Pas nécessaire de rappeler ici que l’équité fiscale est précisément ce qui a coulé la politique de Mme Joly.
Très vite, on s’est rendu compte que ce n’était pas une réforme qui visait seulement le groupe des 1 % les plus riches, mais que certains des impacts touchaient directement la classe moyenne, comme la capacité pour un petit entrepreneur de mettre un peu d’argent de côté pour les mauvais jours ou celle des fermiers de partager leurs revenus avec les membres de leur famille.
Ainsi, un peu partout, depuis quelques semaines, on voit le gouvernement qui peine à donner des résultats, après des mois de grands et de beaux discours.
Personne ne doutera que le dossier autochtone est une authentique et sincère priorité pour le gouvernement. Sauf que c’est aussi celui où la productibilité manque le plus.
Que ce soit l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, qui n’en finit plus d’avoir des difficultés de départ, ou le ministère des Affaires autochtones et du Nord lui-même, qu’on essaie maintenant de scinder en deux pour tenter d’obtenir des résultats.
Encore une fois, le gouvernement Trudeau n’est pas le premier à essayer de faire avancer le dossier autochtone et nul ne doute de sa bonne volonté. Mais sa capacité de livrer n’est guère meilleure que celle de ses prédécesseurs jusqu’à maintenant.
La même chose est vraie en matière d’environnement. Il y a quelques jours à peine, la commissaire à l’environnement et au développement durable, dans son rapport, disait que le gouvernement devait arrêter de faire des discours et commencer à agir et que même entre les ministères fédéraux, la coordination était déficiente.
Avec le résultat que le Canada n’est pas en voie d’atteindre ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre, objectifs qui avaient été fixés par le gouvernement de M. Harper!
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça commence à faire beaucoup de dossiers où le gouvernement a du mal à tenir ses promesses.
Plus simplement, on pourrait dire qu’il a du mal à gouverner.
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